© Shayne Laverdière Monkey Pack Films Gofilms
Inspirée de faits réels, une plongée saisissante dans la réalité du métier de correspondant de guerre.
Sarajevo, novembre 92, sept mois après le début du siège.
Le reporter de guerre Paul Marchand nous plonge dans les entrailles d’un conflit fratricide, sous le regard impassible de la communauté internationale. Entre son objectivité journalistique, le sentiment d’impuissance et un certain sens du devoir face à l’horreur, il prendra parti.
Provocateur aimant les prises de risques, il avait écrit sur sa voiture à l’attention des snipers « Morituri te salutant » et « Don’t waste your bullet, I’m immortal». Par sa personnalité extrême, Paul était naturellement un personnage de film.
J’ai fini par aller le rencontrer en 2006 à Sens où il habitait. Il est venu me chercher à la gare, cigare au bec, son bras et sa main rapiécée. On est partis chercher sa fille à l’école, puis on a discuté toute la nuit. Ça a été une rencontre très forte. Il est devenu un ami cher et c’est une des intelligences les plus vives que j’ai rencontrée. À la base, c’était un homme blessé. En 2008, quelques mois avant son suicide, il m’a dit en pleurant qu’il était fini, qu’il avait marché sur des terres contaminées et qu’il n’était plus apte à vivre. Des reporters de guerre m’ont dit que s’ils étaient sur le terrain, c’est parce qu’ils avaient des blessures à colmater. Être témoin de souffrances plus grandes leur permet, dans une certaine mesure, de prendre de la distance avec les leurs.
Paul a quitté Amiens pour Paris, puis Beyrouth où il a commencé à apprendre le métier de reporter aux côtés de Roger Auque. Il était avec lui quand Auque a été pris en otage. Paul était l’un des rares reporters étrangers à avoir habité du côté musulman. Une expérience qui lui donnera une longueur d’avance à Sarajevo.
Aux funérailles de Paul en juin 2009, j’ai eu le privilège de rencontrer presque tous les journalistes avec qui il était à Sarajevo. Selon tous les témoignages, Paul se comportait de manière souvent dingue à Sarajevo, il était radical, entier, tête brûlée. Mais je n’ai pas voulu en faire un super-héros.
Dans le film, je montre certains de ses comportements pas toujours irréprochables. Paul avait des défauts, mais aussi beaucoup de qualités : c’était un homme de coeur, généreux, courageux, profondément investi dans son métier et ses engagements. Il avait une sympathie pour le diable parce qu’en enfer, les gens sortent du cadre social habituel. En enfer, il n’y a plus de codes sociaux, tout se vit dans l’immédiat, sans lendemain, à chaque instant. Paul carburait à cette adrénaline.
Guillaume de Fontenay, à propos de Paul Marchand
2019 SYMPATHIE POUR LE DIABLE
Un film de GUILLAUME DE FONTENAY
Un film écrit par GUILLAUME VIGNEAULT, GUILLAUME DE FONTENAY et JEAN BARRE
Avec la collaboration de PAUL MARCHAND
Inspiré du récit de PAUL MARCHAND, « Sympathie pour le diable »
Produit par JEAN-YVES ROBIN, MARC STANIMIROVIC
Produit par NICOLE ROBERT, PASCAL BASCARON
Avec NIELS SCHNEIDER, ELLA RUMPF, VINCENT ROTTIERS, CLÉMENT MÉTAYER, ARIEH WORTHALTER, ELISA LASOWSKI, DIEGO MARTIN
Image : PIERRE AÏM
Montage : MATHILDE VAN DE MOORTEL
Décors : SANDA POPOVAC
Son : DOMINIQUE LACOUR, SYLVAIN BELLEMARE et BERNARD GARIÉPY STROBL
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